Poussé par l’habitude et la sécurité, le Livret A reste le placement préféré des Français. Mais derrière sa réputation sans risque se cache une réalité bien moins attractive : un rendement réel, c’est-à-dire corrigé de l’inflation, inférieur à 0,5 % sur les trois dernières années. Cette performance famélique choque aujourd’hui des millions d’épargnants.
Un rendement nominal en chute libre
Journal traditionnellement stable, le taux du Livret A a subi une baisse constante au fil des révisions semestrielles. Pur produit de la formule officielle combinant inflation et taux interbancaires, le rendement nominal est tombé de 3 % début 2023 à seulement 2,40 % au 1er avril 2025. Et dès le 1er août 2025, cette tendance devrait s’accentuer : le taux passe à 1,70 %, dans un contexte d’inflation maîtrisée (0,8 %) mais de taux Euribor en baisse.
Là où les chiffres font mal : le rendement réel
Dans les faits, après déduction de l’inflation, la valeur annuelle réelle engrangée sur un Livret A est proche de zéro, voire négative. Ce constat, dévoilé par un expert dans un récent article, révèle que sur trois ans, les intérêts réels ne dépassent pas les 0,5 %. Pour nombre de Français, comme Martine, retraitée de 67 ans, c’est une amère désillusion : « Je suis consternée de voir que le rendement est désormais si faible ».
L’épargne se détourne du Livret A
Face à cette érosion réelle de la rentabilité, les épargnants changent d’attitude. Les assurances-vie en unités de compte, les PEA, et même les fonds euros des contrats d’assurance-vie reviennent en force. Bien que plus risqués, ils offrent des perspectives de gains bien supérieures à celles du Livret A. Le constat est clair : la diversification n’est plus optionnelle, c’est une nécessité.
Des alternatives à connaître
- Assurance-vie en unités de compte : permet d’investir en actions, obligations ou immobilier. Cela offre un rendement potentiellement plus élevé, mais implique des frais et un risque de perte en capital.
- PEA (Plan d’Épargne Actions) : incitatif fiscal pour investir en bourse, accessible dès 18 ans. Les gains restent investis sur le long terme, d’où une volatilité certaine.
- Fonds en euros – assurance-vie classique : rendements stables (environ 1,5 à 2 %) et sécurisés, sans risque de perte de capital, mais soumis à la fiscalité.
Un avertissement pour les épargnants
Au-delà du rendement faible, d’autres signaux doivent alerter : à compter du 5 mai 2025, tout encours supérieur à 11 000 € sur vos livrets permettra aux autorités fiscales d’engager un contrôle renforcé. Ce seuil, jusque-là rarement évoqué, incite à revoir ses habitudes et à alléger l’épargne liquide au profit de solutions diversifiées.
Conseils pour rebondir
- Faire le point sur vos objectifs : sécurité, consommation future, projet familial ou retraite, chaque épargne correspond à un objectif.
- Consulter un conseiller financier : définition de votre profil de risque, choix des produits adaptés à votre situation.
- Diversifier progressivement : partager ses avoirs entre épargne sécurisée (PEA, fonds euros) et placements plus dynamiques (unités de compte, small caps…).
Le Livret A, jadis symbole de sécurité et d’accessibilité, ne remplit plus aujourd’hui son rôle de protection contre l’inflation. Face à un rendement réel inférieur à 0,5 %, il perd de son attrait. L’heure est à la prise de conscience : pour préserver, voire accroître votre pouvoir d’achat, il est urgent de diversifier vos placements. Une démarche accompagnée et réfléchie, avec un regard critique sur les alternatives disponibles, s’impose désormais.
